quelques témoignages…

témoignage d’ Almel

Les enfants de l’orphelinat, les zazas comme les appelle Marraine.
Beaucoup de touristes viennent visiter et ne voient que le manque, la misère parfois même la détresse. Ce n’est pas ce que j’ai vu quand je suis venue en mai 2019. J’y ai vu de la joie, des sourires, des enfants dans leur rôle d’enfant, et l’envie d’une « meneuse », leur cheffe de file, de leur donner toutes les chances de grandir.
Marraine, si vous la rencontrez cette dame de fer et son sacré caractère, elle vous dira qu’elle n’a pas le choix. Mais derrière tout ça, c’est surtout son grand cœur qu’on aperçoit. Son but n’est ni le profit, ni le gain, mais de les faire évoluer dans leur milieu naturel, dans leur culture.
Tant de chose à dire sur cet être humain qui se donne pour les autres. Qui malgré les difficultés ne s’arrête ni se décourage.
Mais revenons aux zazas.
Aujourd’hui avec mes compagnonnes de route, nous ne voyons que leur demande d’affection. Ils crient au monde qu’ils existent qu’ils ont de la valeur.
Bien sûr qu’il y a du manque, mais nous avons choisi d’y voir les potentiels.
139 enfants au total qui ne demandent qu’on les voient tels qu’ils sont, des petits êtres en devenir.
Ils ne demandent pas notre pitié, notre compassion, nos larmes ou encore notre peine. Mais surtout notre disponibilité, nos bras, notre regard affectueux et bienveillant.
Alors nous avons toutes les trois notre façon de faire mais pas une de nous s’est dit « oh mon dieu les pauvres » tout simplement parce que ce regard là n’a aucune valeur. Ce regard n’est pas valorisant, même qu’il n’apporte rien.
Je me rappelle d’avoir pris ces photos, avec ces regards fiers, ces images qui révèlent toute leur beauté et toute leur détermination.

témoignage de Maëlle, bénévole pendant 3 mois auprès des zazas

entrée zazakely

« …Lors de ma quatrième année de droit à l’Université, j’ai pris la décision d’une pause ; afin
de réaliser ce qui me tenait tant à coeur depuis quelques temps et ce pourquoi j’étais
désormais prête : partir apporter une aide, concrète. Bien décidée à donner vie à mon
projet, j’ai entamé diverses recherches afin de trouver une structure disposée à
m’accueillir. C’est rapidement, et par le biais du « bouche-à-oreille », que l’on m’a parlé
de l’orphelinat tenu par Michelle Martres, marraine Michelle, appelé « Zazakely ». J’ai
donc très rapidement pris contact avec elle, lui exposant quels étaient mes motivations
ainsi que mon projet. Quelques temps après, il était convenu que je passerai 3 mois au
sein de cet établissement, afin d’apporter mon aide auprès des enfants (à savoir que mes
recherches n’étaient pas cantonnées à ce type de mission).
Je suis arrivée chez Zazakely le 06 octobre 2019, et le dépaysement fut immédiat lors de
mes premiers pas sur l’Île Sainte Marie. Mon accueil chez Zazakely fut un moment
unique, touchant. J’ai très vite été confrontée à tout un tas de nouveautés, attisant ma
curiosité, mon envie d’apprendre et de découvrir. Mon adaptation au sein de l’orphelinat
fut finalement assez rapide, dans la mesure où le cadre est chaleureux et grâce aussi à la
bienveillance et à la gentillesse de tous ses membres, enfants et salariés.
Et puis, peu à peu, l’azimut de ces diverses nouveautés du début a laissé la place aux
prises de conscience, à la nécessité de m’adapter et de faire avec le fait d’être – même si
très entourée – confrontée à une forme de solitude et à la nécessité de gérer seule mes
ressentis et émotions. Cela fut parfois éprouvant, mais via cet apprentissage j’ai pu
découvrir beaucoup de ma personne et des autres. Je me souviens avoir été traversée, en
l’espace d’une journée, par de multiples émotions…et alors c’est l’écriture qui me faisait
beaucoup de bien : l’exutoire était énorme et c’est ce qui m’a permis de surmonter des
moments forts et la difficulté parfois d’être totalement déconnectée de mon quotidien.
Ce travail fut extrêmement intéressant et formateur.
Surtout, vivre avec les enfants pensionnaires de chez Zazakely, et parmi eux, fut une
vraie chance. J’ai souhaité venir leur apporter, mais j’ai surtout reçu de leur part de
nombreux sourires et beaucoup d’amour : 140 sourires environ, uniques, tous prémisses
d’un rire et d’une émotion intérieure. Les côtoyer, chacun, sur le plan scolaire et
extrascolaire, fut extrêmement enrichissant. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de rencontrer
énormément de monde, et bien qu’il faille affronter la brièveté de ces diverses
rencontres ces différents échanges m’ont beaucoup apporté.
Sur l’ensemble de mon séjour, mes journées furent en réalité extrêmement variées. Et
malgré la chaleur, être au contact des enfants fut toujours une source d’énergie,
infaillible. L’immersion a donc été totale, et j’ai eu la chance de découvrir une culture
bien loin de mon référentiel français. De plus, et même s’il a fallu trouver nos marques et
apprendre de la vie en communauté, l’arrivée de Jeanne et de Camille, bénévoles, après
un mois passé seule au sein de la structure, nous a permis de partager et de créer dans le
cadre de notre expérience une relation dont l’intensité était immense.
Je suis persuadée que mon séjour a été fondateur pour la personne que j’ai envie de
devenir. J’espère être ressortie grandie de cette expérience qui, sans aucun doute, m’a
apporté beaucoup.
Encore aujourd’hui résonne en moi les bonjours des enfants qui, chaque matin,
donnaient du sens à l’essentiel, simplement. »

témoignage de CAMILLE bénévole des 3 derniers mois

Bilan de mission humanitaire

« Réaliser une mission humanitaire dans un pays à l’autre bout du monde est devenu l’un de mes projets il y a 2 ans environ. Jeanne m’a confié son envie de voir autre chose, de vivre autre chose que notre petite routine française. Elle a tout simplement mis des mots sur ce que je pensais. Il y a un an et demi, on en a reparlé plus sérieusement et s’est dit mais c’est maintenant, c’est le moment de vivre ce qu’on a envie, de se sentir utile. J’en ai parlé à mes proches, a mes parents et nos recherches ont commencé. Les organismes, mes associations il y en a mais les missions se font avec des contraintes (le fait d’être 2, c’est plus compliqué, on ne peut pas forcément choisir le pays où on part, des formations sont quelques fois obligatoires et sans parler des frais d’inscription…). Après quelques mois, on a décidé de faire nos recherches nous mêmes et par bouche à oreille, on a entendu parler de l’orphelinat Zazakely de Madagascar. Quelques échanges de mails, une prise de contact avec des jeunes ayant réalisé une mission la bas, la découverte de quelques reportages… C’est décidé, on part pour 3 mois ! On prépare nos bagages, on prend l’avion mais là encore, je ne réalise pas vraiment ce qui m’attend. On rencontre Marcelle, une marraine de l’association qui nous donne quelques anecdotes. Lorsqu’on atterri sur l’île Sainte Marie, c’est le début d’un choc culturel. On rencontre Michelle, une directrice impliquée qui nous donne une multitude d’informations sur la route vers l’orphelinat. Avec Jeanne, on essaye d’en retenir un maximum tout en découvrant un paysage époustouflant. Une première journée forte en émotions et riche en découvertes. J’ai découvert un mode de vie complètement différent, un état d’esprit bien loin de la France. J’ai visité un pays tellement plus riche que la France en quelques sorte… Ça m’a permis de rencontrer et d’apprendre a connaître des personnes avec qui des liens ont été forts et vrais. Je pense à Docteur David, à Fabiola, à Marcelle, Marie Thérèse, à Maelle, Eztitxu… Et tellement d’autres. Je me suis sincèrement attachée aux personnes et surtout à ce enfants avec qui le premier contact dans les chants, les rires, les sourires est juste inoubliable. En 3 mois, on a pu s’attacher aux petits et aux grands de différentes manières. Les Maternelles à travers les jeux, les regards, le contact… Les plus grands avec des activités, des discussions, des échanges et des rires. Je n’oublierai pas Elinah, Abby, Nancia, Tibave, Rosilah, Pierre… Et tous les autres. Je m’attendais à apporter quelque chose, ce que je ne savais pas c’est que ces enfants allaient me le rendre au centuple. Ils m’ont fait découvrir la faune et la flore, m’ont appris à profiter des petits bonheurs et à me rendre compte des excès et de l’importance de ce qui est devenu banale en France. Lors de notre départ, je me suis rendue compte que pour eux, nous sommes de passage et ils ont l’habitude de ca, heureusement. J’ai beaucoup appris sur ce pays, ces habitants, cette culture et maintenant que je suis rentrée, je sais aussi que j’ai beaucoup appris sur moi. Je sais que je suis quelqu’un de positive, qui sais relativiser et qui est capable de vivre 3 mois loin de tout. Je pense que cette expérience restera a jamais gravée dans ma mémoire et me servira pour ma vie future. Je tenais à vous remercier Michelle, de nous avoir accueilli Jeanne et moi au sein de votre orphelinat. Je pense que vous apportez beaucoup à ces enfants qui n’ont pas la même chance que nous. J’espère sincèrement que cette structure perdurera dans le temps et qu’elle pourra continuer à accueillir d’autres enfants qui en ont besoin. Merci pour tout. »

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